Le comité d'entente interpelle les candidats à travers un état des lieux de la politique du handicap

Alors que le handicap est peu abordé par les candidats à la présidentielle, le Comité d'entente des associations représentatives de personnes handicapées leur adresse un état des lieux global de la politique du handicap et formule 25 questions sur ce qu'ils comptent faire pour améliorer la situation. Le comité relève les lacunes qui persistent en matière de gouvernance. Premier grief, le principe de la participation des personnes handicapées et de leurs associations aux décisions qui les concernent, inscrite dans la loi "handicap" de 2005 ainsi que dans la convention des Nations unies entrée en vigueur en mars 2010 en France, n'est pas respecté. Par exemple, les conseils départementaux consultatifs des personnes handicapées ne fonctionnent que dans quelques départements et ne remplissent pas leurs missions d'analyse des besoins et de participation des personnes handicapées. Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) n'ont toujours pas des moyens humains et financiers suffisants et le comité interministériel du handicap créé en 2009 ne s'est réuni qu'une fois, réduisant "la transversalité indispensable à la mise en oeuvre effective de la politique du handicap [...] à sa plus simple expression". Enfin la loi "hôpital, patients, santé et territoires", loin de se traduire par une meilleure collaboration entre le secteur sanitaire et le médico-social comme elle le prévoyait, soulève de nombreuses difficultés. Le comité condamne notamment la logique des appels d'offres qui ne permet pas "d'agir selon l'étude des besoins partagés". Il déplore aussi le manque de dialogue entre les agences régionales de santé et les associations.

Autre point important : la faible attractivité des métiers du soin et de l'accompagnement. "La pénurie de compétences fait croître de façon significative le nombre de postes vacants" et certaines approches sont totalement abandonnées, déplore le comité qui souligne la disparition des psychiatres dans les maisons d'accueil spécialisées pour les personnes polyhandicapées. Pour le comité, la reconnaissance des compétences des métiers passe notamment par "une rémunération significative".

Enfin, les organisations pointent les retards de la France en matière d'accessibilité, les restes à charge élevés pour les familles et la faible augmentation des ressources des personnes titulaires de l'allocation aux adultes handicapés. Il rappelle aussi que le décret du 2 avril 2009 relatif à la coopération entre l'Education nationale et le secteur médico-social n'est toujours pas appliqué et insiste sur les efforts qui restent à faire en matière de formation professionnelle et d'emploi des personnes handicapées, de santé ou d'accès à la culture et aux loisirs.

 

Source : ASH n°2753

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