Handicap : la première application de télékinésie pour Google Glass

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photo.jpgLa société britannique The Place a lancé, jeudi, un programme permettant de prendre des photos avec des Google Glass par la simple force de la pensée... ou presque. Une innovation dont le but est d'aider les personnes handicapées moteur.


Comme si les Google Glass n’étaient pas déjà suffisamment futuristes comme ça. Il est désormais possible de prendre des photos grâce aux lunettes connectées du géant de l’Internet, sans utiliser les mains, ni la voix. Comment ? Il suffit dorénavant de le vouloir. Tout simplement... ou presque.

La société britannique The Place a dévoilé, jeudi 10 juillet, MindRDR , la “première application de télékinésie pour Google Glass”, d’après le communiqué de presse. Cette start-up vient-elle de trouver le moyen de transformer tout un chacun en apprenti Professeur X , le célèbre mentor télépathe des X-Men ?

Pas tout à fait. MindRDR n’est que l’application d’une technologie qui existe déjà depuis plusieurs années. Avec les Google Glass reliées à un casque spécifique doté d’un capteur appliqué sur le front, MindRDR “permet d’analyser les ondes cérébrales”, explique Dusan Hamlin, inventeur de ce programme et PDG de The Place. Des sociétés de jeux vidéo travaillent déjà sur l’utilisation ludique de cette technologie de lecture des ondes cérébrales.

Concentration et relâchement

La société a simplement trouvé un moyen pour transformer ces signaux émis par le cerveau en commandes pour prendre des photos grâce aux Google Glass. Mais attention, il ne s’agit pas de penser très fort à prendre une photo pour que ça marche. En fait, le casque utilisé par l’application ne reconnaît que deux états cervicaux : la concentration et le relâchement. “Il faut être tour à tour concentré puis relâché pour prendre une photo”, souligne Dusan Hamlin. Le même processus est ensuite nécessaire pour partager le cliché sur Facebook.

Encore faut-il que le capteur comprenne quand l’utilisateur est dans ces deux états très particuliers. Tout le monde n’est pas concentré de la même manière. “Pour ça il faut s’entraîner environ 50 minutes avec MindRDR et le casque pour qu’il apprenne à décoder les ondes d’un cerveau”, précise Dusan Hamlin. Il explique, par exemple, que la concentration peut passer par la résolution mentale d’une série d’opérations mathématiques. En clair, l’utilisateur effectue plusieurs multiplications dans sa tête, puis se relâche et les Google Glass prennent la photo. Cette gymnastique mentale n’est pas forcément idéale pour capturer rapidement un instant fugitif de la vie.

Google s’est montré très modérément enthousiaste à l’égard de cette innovation. “Les Google Glass ne peuvent pas lire les pensées”, a affirmé un porte-parole du géant de l’Internet à la chaîne britannique BBC. “Nous n’avons pas encore passé cette application en revue, donc elle ne sera pas disponible dans notre boutique d’applications”, a-t-il ajouté.

Les prochaines versions pour le monde médical

Cet accueil ne trouble absolument pas Dusan Hamlin. “Nous avons utilisé les Google Glass parce que c’est un produit innovant que nous apprécions, mais la technologie de MindRDR peut être compatible avec tout type d’appareil mobile”, assure-t-il.

 

 

 



L’idée était simplement “de prouver que cette technologie fonctionnait”, assure Dusan Hamlin. Il a des ambitions bien plus vastes que de simplement permettre de prendre des photos avec les Google Glass. À terme, il veut que MindRDR devienne une application pionnière du genre dans le domaine médical. “Cette technologie peut apporter beaucoup pour les personnes souffrant d’un handicap moteur grave comme ceux atteints du syndrome d’enfermement ou les tétraplégiques”, explique-t-il.

Travailler sur les interfaces utilisateurs pour les personnes handicapées est, d’ailleurs, l’une des priorités de son entreprise. C’est pourquoi, à terme, les prochaines versions de MindRDR “ne seront pas pour le grand public mais spécifiquement conçues pour le monde médical”, affirme Dusan Hoffman, qui pense que cette technologie a un grand avenir dans le domaine scientifique.

Il y croit tellement fort qu’il a décidé de rendre MindRDR totalement gratuit et libre pour tous. The Place distribue le code source (tous les détails techniques du programme) en libre accès sur l’Internet. Avec ces éléments, n'importe quel développeur peut adapter MindRDR à ses besoins et envies. “C’est pour nous une manière d’encourager les professionnels de la médecine à s’y intéresser et ainsi à populariser la technologie”, affirme Dusan Hamlin.

L'entreprise n’est d’ailleurs pas seul à trouver que les capteurs d’ondes cervicales ont un sacré potentiel médical. Le Pentagone a lancé, en 2013, un appel à projet dans la même veine. Dans le cadre du programme DARPA de recherche sur les technologies du futur, le département américain de la Défense propose de financer la recherche sur des “supports portables d’enregistrement des ondes du cerveau”. Pour le Pentagone, de tels appareils pourraient être particulièrement utiles dans le domaine médical “pour déceler rapidement les signes de traumatismes post-traumatiques ou les troubles du sommeil”.

 

Source = Handicapinfos

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