Auxiliaire de Vie Scolaire : témoignages d'Omar et Jérémy

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Nouvelle image.pngNous avons profité de la présence dans notre délégation de Jérémy, jeune stagiaire en situation de handicap et d'Omar son AVS, pour leur demander de nous faire partager leurs impressions communes sur ce "duo" attachant.

Alexia : "Omar, en quoi consiste le métier d’Auxiliaire de vie scolaire ?"

Omar : "Le métier d’Auxiliaire de vie scolaire consiste à garantir le bon fonctionnement du parcours scolaire de l’élève. Je m’occupe de bien retranscrire les cours sur papier ou ordinateur de manière à favoriser la compréhension de Jérémy. J’assure la gestion de son emploi du temps, de ses devoirs et la gestion matérielle et je fais le lien entre lui et les profs. Je l’aide aussi dans les gestes de la vie quotidienne au sein de son lycée, comme pour se rendre aux toilettes ou manger à la cantine."

Alexia : "Depuis quand exerces-tu ce métier ? Et as-tu toujours eu envie de faire ça ?"

Omar : "Je suis AVS depuis septembre 2012, depuis que Jérémy est entré au lycée. Lorsque j’étais Assistant d’éducation en école primaire j’ai connu une AVS. A la fin de mon contrat je l’ai revue et elle m’a dit qu’il m’était possible, avec mon expérience, de prétendre à ce type de poste sans formation au préalable, et j’ai donc tout de suite proposé ma candidature pour devenir AVS."

Alexia : "Qu’est-ce qui te plait dans ce métier ?"

Omar : "J’aime être au service de la personne, j’ai un meilleur contact et je me sens plus à l’aise avec les minorités. Grâce aux ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire), les enfants en situation de handicap bénéficient d’une place en milieu scolaire et je suis très heureux d’être acteur de l’aide à l’insertion scolaire d’un élève en vue de son insertion en milieu professionnel."

Alexia : "Jérémy, en quelle classe es-tu ?"

Jérémy : "Je suis en 1ère Bac Pro Accueil Relation Clients Usagers au lycée Saint-Vincent-de-Paul à Nîmes."

Alexia : "As-tu toujours bénéficié de l’aide d’un AVS durant ta scolarité ?"

Jérémy : "Oui j’ai toujours bénéficié de l’aide d’un AVS depuis la maternelle, et j’ai de la chance car depuis deux ans il y a des AVS dans les lycées alors qu’avant les AVS n’accompagnaient les élèves que jusqu’à la fin du collège."

Alexia : "Qu’est-ce que l’aide d’Omar t’apporte dans ta scolarité ?"

Jérémy : "Comme je suis en fauteuil roulant et que j’ai une vision assez limitée, Omar m’apporte un soutien, il me permet de me concentrer seulement sur mes études. Grâce à lui je n’ai pas à me préoccuper des questions matérielles et des problèmes de gestion comme l’échéance des devoirs par exemple. Il m’explique quand je ne comprends pas certaines choses du cours mais ne prend jamais ma place d’élève. Il fait aussi le lien entre le lycée et ma famille, il m’aide à me déplacer dans l’établissement et m’accompagne dans les sorties extérieures."

Alexia : "Comment se déroule ta vie au sein du lycée avec Omar ?"

Jérémy : "Je bénéficie d’un tiers temps. Je vais au lycée 24h par semaine dont 3h de repas, au lieu d’une trentaine d’heures. Ma vie au lycée est rythmée par tous mes cours et tous mes déplacements intercours. Souvent je n’ai pas vraiment le temps d’avoir de réels contacts avec d’autres élèves pendant la récréation car avec Omar nous sommes toujours pressés par le temps. A la fin de chaque cours il faut qu’il m’aide à ranger mes affaires, à mettre ma veste, puis qu’il m’emmène dans une autre salle de classe et qu’on s’y installe à nouveau. Les autres élèves parfois n’osent pas trop rigoler avec moi, sûrement à cause de la présence de mon AVS, qui les intimide peut-être. Mais à la cantine c’est différent, j’y passe souvent de bons moments car d’autres élèves mangent en ma compagnie et le personnel de service est très sympa avec moi. En tout cas avec le rythme effréné de mes journées, je ne vois à chaque fois pas l’année scolaire passer !"

Alexia : "Tous les deux, avez-vous eu des difficultés pour vous adapter l’un à l’autre au début ?"

Jérémy : "Au début il a fallu apprendre à se connaître et créer un lien de confiance entre nous car il est primordial d’avoir une bonne confiance l’un envers l’autre. L’aide d’Omar s’est faite naturellement et on s’entend très bien, que ce soit dans l’organisation du travail ou dans notre manière d’être l’un envers l’autre."

Omar : "En tant qu’AVS, on n’est pas prof, on n’est pas élève, il faut donc avoir une attitude toujours adaptée. Et je crois que nous sommes devenus un binôme qui fonctionne très bien et qui se serre les coudes lorsqu’il y a des difficultés."

Alexia : "Quelles difficultés avez-vous pu rencontrer au sein de l’établissement ?"

Jérémy : "Il arrive que l’autonomie de notre binôme soit un peu bridée par le personnel de l’établissement, car j’ai l’impression qu’il y a parfois une incompréhension vis-à-vis du travail de l’AVS."

 Omar : "Jérémy a un CCF (examen oral) à passer et on pensait qu’ils allaient choisir comme sujet une situation vécue et de laquelle il a pu s’imprégner au sein de son stage à l’APF, et finalement il a eu un sujet écrit identique aux autres élèves, alors qu’en plus un fichier audio adapté avait été prévu pour cet examen. Je trouve donc que les méthodes de travail ne sont parfois pas tout-à-fait adaptées à son handicap."

Alexia : "Et qu’aimeriez-vous nous dire pour conclure cette interview ?"

Omar : "Pour ma part je suis ravi de poursuivre avec Jérémy son parcours en Terminale et de l’amener jusqu’au Bac. "

Jérémy : "Je suis très content de la relation que nous avons avec Omar, on a créé un climat de confiance entre nous et on s’apporte un soutien mutuel dans les difficultés qu’on peut rencontrer."

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