« J’avais pas vu », nouvelle structure dédiée à la mode et au handicap

 

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« J’avais pas vu » : La mode revisitée sous tous les angles.

actu_11094_vignette_2011.jpg« J’avais pas vu », nouvelle structure dédiée à la mode et au handicap vient d’ouvrir ses portes à Tours. Lumière sur le lancement de ce concept novateur avec Véronique Barreau, sa fondatrice.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours?

Je suis issue du milieu de la psychologie, dans le domaine du soutien à la parentalité des enfants en situation de handicap. Un jour j'ai décidé de travailler sur le thème du conseil en image. J'ai alors créé plusieurs structures de formation dans l'enseignement privé, tout en proposant des prestations de conseils au public. Un jour un homme non-voyant est venu me voir pour me demander de l'aide. Il était un peu perdu par rapport à son image professionnelle, il s'appuyait uniquement sur ses collaborateurs à qui il faisait confiance. En l'accompagnant je me suis aperçue que mes méthodes habituelles ne lui étaient pas adaptées... ses besoins étaient totalement différents.

Il y a alors eu une prise de conscience pour chacun de nous deux, et nous avons décidé de faire un travail de recherche pour trouver de nouvelles méthodes. Il s’agissait d’analyser les codes des voyants, de comprendre l’image que l’on renvoie et d’apprendre à la gérer… pour ensuite adapter ces codes aux personnes non-voyantes. J’ai créé un peu plus tard le laboratoire Wicci for the world, et après plusieurs années de recherche avec d’autres partenaires nous avons pu élaborer un kit de maquillage dédié aux femmes non-voyantes. Les recherches se sont ensuite élargies à d’autres types de handicap.

Je fais également partie de l’association « Les Corps Singuliers », que j’ai créée à Tours avec une amie en 2008. À une époque où nous avions toutes les deux des problèmes de santé, nous avons remarqué  que l’une des difficultés qui revenait le plus souvent était le regard des autres! D’où l’idée de faire en sorte que les gens se rencontrent et échangent autour de ce thème. Aujourd’hui nous organisons des expositions photos pour tous, avec pour thème principal la singularité des corps et des personnes.

Vous venez d’ouvrir à Tours une nouvelle structure : « J’avais pas vu ». De quoi s’agit-il ?

C’est une structure dédiée au conseil, à la formation et à l’accompagnement dans les domaines de la mode et du conseil en image au regard du handicap. Notre structure existe depuis un an déjà, mais nous avons ouvert notre centre de formation tout récemment, en juin 2015. Il s’agit d’une entreprise à caractère social.

Que proposez-vous aujourd’hui ?

« J’avais pas vu » a deux grandes vocations :

• Former ou informer de manière professionnelle tous les acteurs du secteur mode et beauté à l’accueil d’un public handicapé (professionnels du prêt-à-porter, de l’esthétique…). Des formations thématiques peuvent être choisies (avec un financement possible via un OPCA): le conseil en image, l’analyse de la silhouette des personnes en fauteuil roulant, les vêtements ergonomiques…

• Aider ou accompagner des personnes qui ont besoin d’être soutenues ou accompagnées pour gérer leur image. Cette prestation est proposée dans nos locaux, dans un grand show-room avec différents outils et notamment un studio photo pour apprendre à s’épanouir par le mouvement. D’ailleurs on pense souvent que les photos sont inadaptées aux personnes non-voyantes, mais les images peuvent être audio-décrites, et elles servent aussi bien à nous-mêmes qu’aux personnes à qui on souhaite les montrer. Dans ce cadre, il y aura aussi des ateliers conseil thématiques, par exemple sur le thème du look de l’emploi. Ces ateliers concernent aussi les aidants, en particulier les mamans, auxquelles un atelier bien-être est réservé : beaucoup de mamans aidantes n’ont plus le temps de s’occuper d’elles et nous souhaitons leur offrir un temps de répit.

« J’avais pas vu », c’est donc à la fois un espace de vie, de bien-être et de conseil. Nos prestations ont vocation à être proposées à Tours, dans d’autres lieux de la région Centre, en Île-de-France et peu à peu dans d’autres régions de France.

De qui est composée l’équipe de « J’avais pas vu » ?

« J’avais pas vu » est géré par un comité de pilotage composé de six personnes, dont 50% sont en situation de handicap. Nous travaillons en parallèle avec une trentaine d’autres acteurs diversifiés : formateurs, conseillers en image, interprètes du langage non-verbal… Nous recrutons des personnes pour rejoindre notre équipe. Idéalement, des personnes ayant une sensibilité à la mode et/ou au handicap, et une expérience ou une formation en en lien avec le prêt-à-porter ou le métier de formateur. Les personnes en situation de handicap sont évidemment les bienvenues, c’est même un plus. Il ne s’agit pas de bénévolat mais bien d’emplois salariés. De plus, comme dans toute entreprise à caractère sociale, chaque membre de l’équipe dispose de la même échelle de rémunération.

Quel est le budget nécessaire pour les personnes qui font appel à vous ?

Pour la partie formation, les frais peuvent être pris en charge ou cofinancés dans le cadre de la formation professionnelle continue.

Pour les accompagnements dédiés aux particuliers, nous mettons en place un système d’ateliers gratuits, qui pourront être approfondis avec une prestation payante pour ceux qui le souhaitent. Ainsi, à partir de septembre 2015, nous organiserons des ateliers en petit groupe (de 3 à 5 personnes) où chacun pourra avoir un moment juste pour lui avec l’un de nos formateurs. Ces ateliers gratuits seront organisés en partenariat avec d’autres associations, des centres de rééducation, des collectivités… Ensuite les gens pourront approfondir s’ils le souhaitent, avec des possibilités d’aides au financement s’ils sont dans la voie de l’emploi.

Pour plus d’infos : www.javaispasvu.com Tél : 02 47 64 84 42 

Article issu du site Handirect

Commentaires

  • JE SUIS UN H.P(70ans)., DEBOUT / ASSIS.= J'ai, toujours agi suivant l'image que je voulais donner et que mon entourage percevait de moi . Car, la plupart du temps, ils ont une crainte de mal faire ou une peur inféodée --> SAUF quand j'avais "la tête dans le cu (citation cucu-LOL)". Dans ce cas, je m'isolais et rebondissais après introspection. MA REFLEXION A COMMENCEE ,IL Y A 60ANS = POURQUOI l'on mettait un foulard au chien d'apparence agressive. En réfléchissant, et, en l'appliquant, sur moi, j'ai vécu une existence paisible, et, je compte finir mes jours, dans la zénitude. Amis(es) qui m'avait lu = MEDITAIS ET AGISSAIS POUR L'AMELIORATION DE VOTRE IMAGE.

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