Deux figurantes en fauteuil roulant font leur cinéma

 

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img_2_8352.jpgAlly et Gaëlle adorent le cinéma, au point de devenir figurantes. Toutes deux en fauteuil roulant, elles courent les plateaux. Nous les avons rencontrées sur celui de Vestiaires. Elles confient leurs démarches pour percer sur le petit écran.

Handicap.fr : Comment vous êtes-vous retrouvées sur le tournage de la saison 5 deVestiaires (article en lien ci-dessous), près de Bordeaux, qui sera diffusée dès novembre 2015 sur France télévisions ?
Gaëlle : Je me suis inscrite dans le fichier TAF qui signifie Techniciens, artistes et figurants en régions, un catalogue qui propose le descriptif de chaque postulant avec des photos. Mais je n'ai malheureusement que de très rares opportunités.

H.fr : Dans quels programmes ou séries avez-vous déjà tourné ?
Section de recherche, Camping 2, Famille d'accueil. Et puis je suis figurante sur Vestiaires depuis trois ans. J'avais rencontré un des techniciens sur le tournage de Famille d'accueil tourné en Aquitaine ; il m'a proposé de jouer dans ce programme court qui se déroule dans les vestiaires d'un club de natation handisport.

H.fr : Parce que le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) tente de mobiliser les chaînes, on voit de plus en plus de personnes handicapées à l'écran...
Gaëlle : Oui mais ces figurations sont souvent réalisées par des valides. C'est plus facile à gérer pour la production qu'une personne en fauteuil, que l'on doit parfois aider et qui rencontre souvent des problèmes pour se rendre sur les lieux de tournage. Et, une fois sur place, les plateaux, les loges et les toilettes sont rarement accessibles. Dans Section de recherche, les loges étaient dans les sous-sols d'un château mais ils ont quand même relevé le « pari » de me faire tourner alors qu'il n'y avait pas vraiment de rôle « handicapé ». J'ai postulé au même titre que tout un chacun.

H.fr : C'est important de rendre les personnes avec un handicap visibles ?
Gaëlle : Oui, certainement. Sur Camping 2, par exemple, la responsable du casting avait adhéré à ma démarche. Elle m'a dit : « Il faut voir où on va pouvoir t'intégrer au scénario ». Le réalisateur a dû adapter le cadrage parce que mon fauteuil est plus bas. Lorsqu'on se penche sur la question, il y a plein de petits détails de ce genre qui dissuadent certaines productions de faire appel à nous. Et puis un figurant valide est plus « rentable » car il peut incarner plusieurs silhouettes, juste en changeant de coiffure et de vêtements. Pour une personne en fauteuil, c'est plus délicat. Une fois, le régisseur a tenté le coup en changeant mon fauteuil mais il était trop petit, destiné à un enfant.

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