Lien entre tabac et sclérose en plaques

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La SEP est une maladie complexe et multifactorielle, dont les causes restent à ce jour inconnues. Elle résulte de l'association de facteurs génétiques et environnementaux, dont la consommation de tabac.

Un facteur de risque de susceptibilité

Plusieurs études montrent une association solide, bien que modeste, entre la consommation de cigarettes et le risque de développer la maladie. Ainsi, le risque de développer une SEP serait augmenté de 1,5 fois chez les fumeurs par rapport aux non fumeurs. Cette corrélation serait dose-dépendante. De même, le risque augmente en cas de tabagisme passif.

Son impact sur l'évolution de la SEP

Une étude récente a montré le rôle délétère joué par le tabac après les premiers signes de sclérose en plaques. En effet, chez les malades continuant à fumer, la conversion en SEP secondairement progressive a lieu en moyenne 8 ans plus tôt que chez ceux ayant arrêté de fumer. Cette étude suggère également que le tabagisme avant le diagnostic influerait plus sur le risque de développer une sclérose en plaques que sur son évolution.

Les mécanismes impliqués

Les mécanismes par lesquels le tabac favorise le déclenchement et la progression de la sclérose en plaques restent à ce jour inconnus. Plusieurs hypothèses sont toutefois envisagées : la nicotine, qui induirait une immunomodulation et une augmentation de la perméabilité de la barrière sang-cerveau et la fumée qui contient du monoxyde d'azote et des cyanures, susceptibles d'être impliqués dans la dégénérescence axonale et la démyélinisation.

Conclusion

Même si les données disponibles ont encore leurs limites, l'imputabilité du tabac dans le développement de la SEP apparaît recevable. L'intoxication, tant active que passive, est à considérer comme un facteur de risque modifiable de déclenchement et d'aggravation de la maladie. Toutefois, il est probable que le développement de la maladie soit dû à l'action conjointe du tabac avec les autres facteurs de risque - génétiques ou environnementaux.

Dr. Sophie Mohr et Pr. Thibault Moreau, président du CMS ARSEP Neurologues à Dijon

Article issu de la lettre de la Fondation Arsep 

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