Après le Kilimandjaro, les aventuriers seront reçus au Sénat et à l’Assemblée nationale

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Avec le sportif et maire paraplégique Yann Jondot, l’aventurier jovinien Arnaud Chassery a gravi le mont Kilimandjaro. Un exploit au service d’un autre : faire évoluer la loi sur l’accessibilité des lieux publics en France.

Suite à cet exploit ils vont être reçus tous les deux à l'Assemblée nationale à la mi-novembre et au Sénat  le 12 décembre. 

 

«Il n'est pas normal qu'il soit plus facile pour une personne handicapée d'accéder au sommet de l'Afrique qu'à une mairie ou à un bureau de poste ! » La formule est signée Arnaud Chassery. Et après l'exploit que l'aventurier jovinien vient d'accomplir avec Yann Jondot, ancien sportif paraplégique et actuel maire de Langoëlan dans le Morbihan, personne ne viendrait la contester.

Le 24 octobre à 14 h 19 très précisément, Arnaud Chassery et son équipe d'une cinquantaine de personnes ont atteint le sommet du mont Kilimandjaro, qui culmine à 5.895 mètres d'altitude. L'aboutissement d'une ascension entamée le 20 octobre.

Trois mesures présentées aux parlementaires

Le Kilimandjaro, c'est le sommet qu'ils ont choisi pour porter au plus haut leur message en faveur de l'accessibilité. « Nous souhaitons que les parlementaires reviennent sur la loi de février 2005, car il reste énormément à faire, indique l'aventurier. Nous leur proposons trois mesures, en espérant pouvoir également rencontrer le Président Macron. »

Si le rendez-vous présidentiel est encore en discussion, la venue de Yann Jondot et Arnaud Chassery à l'Assemblée nationale est prévue à la mi-novembre et la rencontre au Sénat se fera le 12 décembre. La délégation y présentera trois mesures : que des panneaux qualifiant l'accessibilité des agglomérations soient implantés aux entrées de ville ; que les travaux d'accessibilité chez des personnes en situation de handicap soient défiscalisés pour les entreprises privées ; enfin, qu'une partie des réserves parlementaires soit redistribuée aux communes pour l'accessibilité. 

La force de leur engagement, Arnaud Chassery et Yann Jondot la tirent des difficultés qu'il ont dû surmonter pour atteindre leur but en Tanzanie. « Aucun exploit ne se fait dans la dentelle, mais celui-là était particulièrement ardu », raconte Arnaud Chassery, en listant les épreuves auxquelles ils ont fait face : une pluie battante avec un brouillard opaque à 15 mètres, des cas d'œdème pulmonaire et cérébral, un membre pris d'hallucinations et sujet à des pertes d'équilibre, des envies de vomir… « Deux choses m'ont profondément marqué, confie l'aventurier : la souffrance physique et la générosité des gens qui nous accompagnaient. Ils se faisaient un honneur de porter la joëlette, même lorsque les conditions étaient telles que l'on avançait de 100 mètres en 1 h 30, dans la neige, dans la boue, rocher après rocher… »

En fauteuil roulant dès que c'était possible

Si la joëlette de l'expédition « Un sommet une rampe » est la septième mondiale et la troisième française à atteindre le sommet du Kilimandjaro, Yann Jondot a été précurseur dans un domaine. « À chaque fois que le terrain le permettait, Yann avançait sans aide dans son fauteuil roulant, rapporte Arnaud Chassery. C'est le premier à rouler sur le Kilimandjaro, fidèle à son souhait que tous les handicapés soient acteurs de leur vie ! »

Un documentaire audiovisuel retracera l'expédition. Arnaud Chassery insiste : « avec l'obtention des Jeux olympiques et paralympiques en 2024, c'est maintenant qu'il faut changer le regard sur le handicap ! Tant qu'il restera des choses à améliorer, on continuera nos aventures. »

Site. L'association d'Arnaud Chassery est à retrouver sur www.alopias.fr

Lucas Simonnet pour le site du journal l'Yonne Républicaine

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