Cap Handi ou comment prendre le large en voilier

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En Charente-Maritime, l'association Cap Handi embarque des personnes en situation de handicap sur un voilier aménagé pour la navigation au long cours.

Son fauteuil roulant est calé sur le ponton, face à la coque bleu turquoise du voilier. À la force des bras, Jean-Michel Bernard, paraplégique, se hisse à bord de Sochris Nine. Son équipement est rangé illico dans un recoin du bateau, loin des regards. L'embarcation est aménagée pour que les personnes handicapées se déplacent en autonomie : cordes servant de main courante, treuil pour descendre dans le carré, sièges baquets avec des sangles de maintien abdominal... « Ici, chacun doit oublier son handicap », lance Christophe Souchaud, skipper à l'origine de cet agencement. 

En 2014, le capitaine a eu l'idée folle d'embarquer un équipage mixte de personnes valides et en situation de handicap pour le convoyage retour de la Route du rhum, la mythique course transatlantique. « Je voulais leur faire dépasser leurs limites, aller au-delà des ronds dans l'eau proposés classiquement. Tester la navigation hauturière sur une semaine, c'est autre chose. On m'a traité de fou, les assureurs ne voulaient pas suivre »,raconte le marin. 

Cette belle aventure s'est déroulée sans encombre. Jean-Michel Bernard était de la partie. Emballé par le concept, cet agriculteur a pris le relais en fondant Cap Handi en 2016. « Notre vocation est la pratique de la voile hauturière en équipage mixte. Nous sommes ouverts à toute forme de handicap. Cet hiver, le Sochris Nine est parti quatre mois, de La Rochelle au Cap-Vert, en passant par les Açores. Des escales permettaient d'effectuer des changements d'équipage », affirme le président de cette association auréolée d'un trophée Sport responsable. 

Michel Richard, paraplégique, a navigué une semaine entre Madère et les Canaries. « C'était très agréable, le bateau est bien aménagé. Quand je suis chez moi, j'ai souvent mal. En mer, mon corps est moins douloureux, car je suis tout le temps actif. C'est une bonne thérapie, même si ce n'est pas le but », confie le matelot en herbe. « À bord, nous quittons notre fauteuil. Au quotidien, nous en avons très peu l'occasion », relève Jean-Michel Bernard.

Article issu du site "La Vie"

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