Ergothérapeute, un métier d’avenir

 

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Les ergothérapeutes, formés pour maintenir ou rétablir l'autonomie des patients, sont indispensables face au niveau de dépendance croissant de la population. Coup de projecteur sur une profession qui recrute.

Reportage effectué au centre hospitalier de Mortagne-au-Perche (Orne) par Actu.fr Normandie.

L’ergothérapie est une jeune profession paramédicale (le diplôme a été créé en 1970) visant à « maintenir ou rétablir l’autonomie de la personne malgré son âge, son handicap, ou sa pathologie », résume Sophie Maza, ergothérapeute au sein des Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de l’hôpital.

« Besoin croissant »

Le public ? « Les personnes âgées, mais pas seulement. L’ergothérapeute peut intervenir auprès d’enfants ayant subi un traumatisme, d’adultes en situation de handicap, auprès de patients souffrant de troubles psychiatriques… », liste l’équipe du centre hospitalier. Elle se compose de quatre professionnels de santé. La dernière recrue, Marion Brilhault, est arrivée l’été dernier. "Face à une population vieillissante, le besoin en ergothérapeutes est croissant" rapporte Christophe Léger, directeur adjoint du centre Marguerite-de-Lorraine.

Le maintien à domicile est un enjeu national, et la loi de 2015 impose à la société de s’adapter au vieillissement.

Dans les Ehpad de l’hôpital, les 227 résidents peuvent ainsi bénéficier de l’aide précieuse de ces professionnels, sur prescription médicale. Une ergothérapeute, Sandrine Rivière, intervient aussi en SSR (Soins de suite et de réadaptation) et médecine.

« L’objectif est que le patient puisse de nouveau pratiquer ses activités du quotidien, ses loisirs, voire son travail. Cela passe par de la rééducation – mouvements pour récupérer une amplitude – et par de la réadaptation, permettant de développer des compensations afin de continuer à effectuer telle ou telle activité », explique-t-elle.

L’enjeu : « réapprendre » les gestes, positions du quotidien. L’ergothérapeute apporte aussi une aide technique (choix d’un fauteuil roulant, par exemple), prévient l’apparition des escarres, et préconise les aménagements nécessaires au domicile du patient.

Travailler sur l’environnement quotidien

Si le professionnel guide jusque dans la manière de s’installer en voiture – « On travaille le transfert dans le véhicule sur le parking de l’hôpital ! », il commence par la base. Comment s’asseoir, se lever du lit, marcher, faire sa toilette, se déplacer, etc. En collaboration avec le kinésithérapeute, « l’ergo » va « exploiter les capacités restantes » pour limiter la dépendance, préserver l’autonomie.

Un programme « adapté à chaque patient », dont la réussite dépend du bon vouloir de l’intéressé.

« C’est difficile de faire changer des habitudes, des pratiques de longues dates. Il faut être un peu psychologue », convient Vivien Brunet, qui intervient au sein d’une unité Alzheimer et dans d’autres services où les résidents ont des troubles cognitifs avancés. Au-delà des capacités motrices, l’ergothérapeute « s’intéresse aux performances sensorielles, cognitives, psychiques ».

Pour faire intégrer les bons réflexes, adopter les bonnes postures, les professionnels de santé utilisent des activités pratiques et manuelles, comme le jardinage. « Depuis 2015, l’hôpital dispose d’un jardin thérapeutique. Les légumes que nous semons et récoltons avec les patients nous servent ensuite pour nos ateliers cuisine », indique Sophie Maza.

Plus efficace que les séances de gymnastique douce. « Mouliner des légumes a davantage de sens pour les patients que de lancer un cerceau ».

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Les ergos, d’excellents bricoleurs !

Des ateliers consacrés à la prévention des chutes sont également dispensés régulièrement. Grâce au « lien de confiance » établi avec son ergothérapeute référent, la personne « ose se lever seule », n’a « plus peur de tomber », et parfois, « parvient à remonter l’escalier ». Le patient peut aussi compter sur l’imagination et la créativité du professionnel pour lui faciliter la vie. "On arrange les lits, fauteuils, mettons au point des tables et chaises adaptées."

Dans une salle dédiée, l’équipe coupe, colle, assemble… « Il faut être bricoleur, pour être ergo ! ». Mais aussi « avoir le sens de l’observation et des relations humaines », concluent Sophie, Sandrine et Vivien, qui tous trois interviennent à l’Institut de formation en ergothérapie (IFE) alençonnais.

L’ergothérapie est une profession d’avenir, et les secteurs public comme privé recrutent.

Voir l'article sur le site Actu.fr

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